Je suis un psychiatre français exerçant en ville depuis environ 10 ans. Je ne suis pas psychanalyste mais je n'en pense pas de mal pour autant. On me disait quand j'étais interne que j'étais trop gentil... J'ai eu beau essayer d'être méchant, je n'y suis pas arrivé... A défaut, il peut m'arriver d'avoir de l'humour. Ce blog reflète mes opinions personnelles et ma pratique.
Wednesday, July 3, 2013
Docteur Fred, Pourquoi l'Amérique ?
Tout d'abord, pourquoi dit-on Amérique ? Pourquoi le nom d'un continent est au final devenu quasi synonyme pour beaucoup d'entre nous d'un seul et unique pays à savoir les Etats-Unis ? Peut-être parce que ce dernier a pris un tel ascendant sur son continent voire le monde que la synecdoque en devient évidente.
Avant d'en écrire plus long sur le sujet, il est important que je précise que je suis un grand admirateur de ce pays que je connais bien et où j'ai séjourné à maintes reprises. Je suis, d'ailleurs, le premier à le défendre face aux attaques anti-américanistes primaires de mes compatriotes.
Alors pourquoi l'Amérique ? Pourquoi les Etats-Unis nous font-ils rêver ?
Oui, je sais, certains pensent que ce pays ne les fait pas rêver. Et pourtant...
J'évoquais dans un billet précédent la question de la religion : les Etats-Unis en sont presque une pour beaucoup d'habitants de la planète.
Petite démonstration :
Moi, si j'étais quelqu'un de très intelligent et si j'étais en conflit avec un pays rival au point que l'apocalypse nucléaire soit une éventualité envisageable, je me dirais que le moyen le plus simple de gagner une guerre "froide" serait d'avoir le maximum d'alliés et surtout de pouvoir attirer les personnes les plus intelligentes et les plus expertes dans leur domaine dans mon beau pays. On peut appeler cela opération de communication, marketing, propagande...
Pour ce faire, j'aurais investi des sommes colossales dans la production de films et de séries télévisuelles où tous les hommes et les femmes sont beaux, où tout le monde a deux voitures et une énorme maison et où tout va, au final, pour le mieux dans le meilleur des mondes. J'aurais alors exporté toutes ces productions dans un maximum de pays pour que tous les habitants de la planète finissent par penser, et même sans le vouloir, que, tout de même, ça doit plutôt être sympathique d'être américain.
Evidemment, ça ne marche pas chez tout le monde. Il y a ceux qui diront tout de suite qu'ils n'y croient pas ou bien qui, par esprit de contradiction, seront fiers d'affirmer haut et fort qu'ils rejettent toutes ces valeurs.
J'en connais beaucoup d'ailleurs des gens comme ça. Ils sont toujours fiers de dire qu'ils ne sont jamais allés aux Etats-Unis et qu'ils ne s'y rendront jamais jusqu'au jour où par hasard (les psys disent qu'il n'y a jamais de hasard...), ils y partiront en vacances. Et pour 90% d'entre eux, contre toute attente, les vacances finiront par être agréables voire même géniales au point de donner l'envie d'y retourner. Comme si, quelque part, l'empreinte inconsciente de ladite propagande aurait fini par faire son effet.
Ma petite théorie à moi c'est de dire que les Etats-Unis continuent à dominer le monde parce qu'ils le dominent par leur culture (j'entends par là la quantité incommensurable de médias et d'influences qu'ils exportent dans toute la planète). Même dans notre pays qui se veut être l'exception culturelle, il y a très souvent plus de films américains que français à l'affiche.
Les Etats-Unis attirent les cerveaux. J'en connais peu capable de refuser de vivre le rêve américain tout en étant rémunéré dix fois plus que dans leur pays d'origine. C'est ce rêve là que l'Amérique nous vend depuis des décennies et moi je dis que c'est très bien joué.
Et pour finir, je pose la question : ne sommes-nous tous pas un peu américains ?
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Tuesday, July 2, 2013
Hannibal, Le Cannibale
Vous l'aurez compris, je mets beaucoup de ma personne dans ce blog. Je vais donc me confier une nouvelle fois à pour faire mon coming-out : je suis psychiatre et j'aime bien regarder des séries à la télévision !
Horreur, non ?
Quoi ? Vous continuez encore à lire ce blog alors que je viens de chuter dans votre estime ? Allez, puisque vous êtes encore là, je vais donc vous en dire plus.
Oui, j'aime bien regarder des séries divertissantes, ça me détend même si ça ferait beaucoup plus intello de vous dire que je lis et relis Freud et Lacan tous les soirs.
La dernière série que j'ai regardée s'appelle "Hannibal" et retrace l'histoire de Hannibal Lecter, le héros du Silence des Agneaux. Hannibal, sous des abords plutôt sympathiques et séduisants, est, en fait, un serial killer. Comme si cela ne suffisait pas comme tare, il est en plus psychiatre.
Alors je pousse un peu un coup de gueule parce que le cinéma n'est pas tendre avec ma profession en général.
Les psychiatres, au cinéma, sont quasiment toujours excentriques, pervers, dangereux ou encore incompétents. Alors, j'ai envie de dire, c'est pas très sympa. Les patients ont déjà assez de préjugés comme cela... Mais non, Hollywood en rajoute une couche, histoire de s'assurer que personne ne pourra envisager de se soigner s'il venait un jour à en ressentir le besoin.
Alors, vraiment, gardez à l'esprit que le cinéma et les séries télévisuelles sont à l'opposé de la réalité.
Prenons Hannibal dans la série du même nom :
- Tout d'abord il s'habille avec beaucoup de goût et porte toujours une cravate : je ne connais aucun psychiatre qui prête autant attention à son élégance ou qui soit, en règle générale, bien habillé.
- Hannibal est presque aussi bon chirurgien que psychiatre : je ne connais aucun psychiatre qui soit encore compétent à quelque niveau que ce soit en médecine somatique et encore moins en chirurgie.
- Hannibal roule en berline de luxe et vit dans un appartement qui ferait rêver une star de Hollywood alors que, c'est bien connu, la psychiatrie est une des spécialités les moins rémunératrices.
- Le seul point qui sauve un peu Hannibal par rapport à la réalité c'est qu'il ait toujours quelque chose à dire sur tout et n'importe quoi ou encore qu'il ait toujours le sens de la formule et de la répartie pour affirmer qu'il n'est pas comme les autres.
Au final, si vous devez retenir une seule chose, c'est que la plupart des psychiatres ne sont pas à l'image de ce que le cinéma nous montre !
A bon entendeur...
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