Wednesday, June 5, 2013

Vis Ma Vie de Psychiatre en 2013







La psychiatrie a toujours été l’objet de préjugés. Spécialité médicale à part entière, elle s’intéresse à un champs historiquement moins objectivable et objectivé que celui des autres disciplines. Le psychiatre soigne les maladies dîtes non somatiques, sans substratum physiopathologique, c’est à dire qui n’ont pas d’origine dans le corps.

Pourtant, la psychiatrie se « biologise » et les dernières avancées dans le domaine de la recherche tendent à mettre en évidence des anomalies physiologiques à l’origine de certaines maladies mentales. La psychiatrie en est devenue de plus en plus scientifique et performante sur le plan thérapeutique sans que, pour autant, le regard que lui porte la population générale ait changé.

La psychiatrie a toujours fait peur et continuera à éveiller ce même sentiment encore longtemps. Quand on prononce le mot « psychiatrie », on pense encore et toujours à folie, camisole de force, asile psychiatrique, enfermement, électrochocs…

Etre psychiatre en 2013 revient à mener une lutte sans fin contre les préjugés de la population générale et des médias qui contribuent largement à désinformer et stigmatiser cette spécialité.

Etre psychiatre en 2013, c’est savoir rester humble et garder son calme quand on entend d’un patient ou d’un de ses proches qu’il sait mieux que vous ce qui est bon pour lui. Ces propos, personne ne les tiendrait face à un cardiologue ou un neurologue mais face au psychiatre, chacun pense avoir une meilleure compréhension de ce que peut être la maladie mentale.

Etre psychiatre en 2013, c’est accepter que ses patients rechutent de leur maladie parce qu’ils ont arrêté leur traitement sur les bons conseils d’un proche qui n’y connaît rien.

Etre psychiatre en 2013, c’est se sentir impuissant face à cette patiente qui a arrêté un de ses médicaments il y a quelques années après avoir vu une émission télévisée où le journaliste tenait des propos calomnieux à l’égard des psychiatres et véhiculait des mensonges à propos de certains médicaments psychotropes. Cette patiente, en rechute depuis cette date et malgré tout ce que j’ai pu mettre en œuvre, n’a jamais retrouvé son état de santé précédent l’arrêt du traitement.

J’avais contacté la chaîne télévisée en question après avoir vu l’émission pour demander un droit de réponse qui m’avait été refusé car, selon un responsable, il n’était pas envisageable de donner la parole à un professionnel de santé si c’était pour critiquer le travail d’un journaliste.

En revanche, critiquer le travail de toute une profession qui a fait dix ans d’études, ça ne pose visiblement pas de problèmes éthiques tant que ça fait marcher l’audimat. Mettre en danger la vie des patients non plus…


Etre psychiatre en 2013, c’est expliquer régulièrement aux patients que les médicaments qu’on leur prescrit ont pour but de les aider et pas de les rendre malade. C’est avoir la patience de rappeler que nous vivrions dans une société bien perverse si elle formait des médecins spécialistes en psychiatrie dans le but de rendre les gens malades en leur prescrivant des médicaments remboursés par la collectivité.

Chaque jour, je m’entends dire que ce sont les antidépresseurs qui ont rendu malade l’arrière grand-mère dont on a plus qu’un vague souvenir. Chaque jour, je me vois forcé de reprendre cette assertion en expliquant qu’il s’agit là de la partie émergée de l’iceberg. L’arrière grand-mère était probablement atteinte d’une maladie sévère et résistante et le traitement a peut-être permis d’atténuer ses symptômes sans pour autant réussir à la guérir. Néanmoins, son traitement lui a certainement permis de mieux vivre. Dire qu’elle était malade parce qu’elle prenait des antidépresseurs n’a pas plus de sens que de dire qu’un diabétique présente des glycémies élevées parce qu’il prend de l’insuline ou encore que l’hypertension artérielle serait due à la prise d’anti-hypertenseurs.

Pourtant, personne ne se hasarderait à tenir ces raisonnements dans le domaine du diabète ou de l’hypertension artérielle. C’est néanmoins malheureusement ce qui se passe en psychiatrie. Pourquoi ? Très certainement parce que l’on préfère toujours penser que la causalité du mal est externe à l’être cher. L’on préfère penser que l’arrière grand-mère n’était pas si malade que cela et qu’elle n’a de surcroît pas transmis de « mauvais gênes ». C’est beaucoup plus simple de penser que c’est le psychiatre qui l’a rendue malade. Et malheureusement c’est si erroné.

En 2013, on me demande encore régulièrement quels sont les risques d’internement à vie ou bien encore si les électrochocs sont encore couramment utilisés.

Il est toujours possible d’hospitaliser des patients présentant des troubles graves contre leur consentement si ces troubles rendent ce consentement impossible. Cette possibilité reste néanmoins circonscrite à des cas très précis et est très encadrée sur le plan légal. Il faut plusieurs certificats médicaux réguliers de médecins différents et le plus souvent l’accord de la famille (je dis bien accord car certains pensent encore qu’en signant un papier ils peuvent décider d’ « interner » n’importe quel membre de leur famille). Sans certificat médical, ce type d’hospitalisation n’est pas possible. De surcroît, les hospitalisations sous contrainte sont en général très courtes, quelques semaines tout au plus. L’époque où l’on entrait dans un hôpital psychiatrique et où l’on y restait jusqu’à la fin des ses jours est révolue depuis longtemps !

Quid des électrochocs ?

Il y a quelques années, j’assistais à un congrès de psychiatrie à Paris où à la sortie du centre de congrès, un groupe de jeunes gens faisaient signer une pétition contre la pratique des électrochocs. Ils distribuaient des feuilles mettant en scène ces soins avec une photographie d’un homme sur la chaise électrique ! Evidemment, les passants non psychiatres signaient tous tant ils étaient scandalisés par ce qu’ils croyaient être ce traitement. Je me suis alors permis d’interroger une des personnes qui voulait me faire signer cette pétition sur ce qu’elle savait des électrochocs. Elle n’en savait évidemment rien et pensait réellement que cette pratique, barbare à son apparition, se faisait encore à la manière de l’image qu’elle distribuait.

Je lu ai alors expliqué, comme je le fais régulièrement avec mes patients, ce qu’il en était. Les électrochocs sont un traitement très efficace et découvert il y a longtemps par hasard. En effet, historiquement, les psychiatres avaient constaté que les patients schizophrènes et épileptiques allaient mieux après une crise d’épilepsie. D’où l’idée de leur provoquer une crise d’épilepsie artificiellement par le biais de ces électrochocs de manière à améliorer les symptômes de leur schizophrénie.

De nos jours, ce traitement est réservé aux cas très résistants après qu’ils ont essayé plusieurs médicaments sans résultats. Les électrochocs (ou électroconvulsivothérapie ou encore sismothérapie) se pratiquent depuis plusieurs dizaines d’années sous anesthésie générale en présence d’un anesthésiste. La séance dure 2 à 3 minutes, est indolore et le patient se réveille simplement avec quelques courbatures. On est bien loin là de ce que la plupart des gens pensent encore. De plus, ce traitement est très souvent extrêmement efficace. Et pourtant…

Les préjugés ne sont pas plus logiques lorsqu’il s’agit des médicaments psychotropes. L’amalgame qui est fait par les médias et par conséquent dans la population générale entre anxiolytiques, somnifères et antidépresseurs en est un bien triste exemple.  Presque tous les patients sont opposés à la prise d’un traitement antidépresseur mais se déclare plutôt enclins à prendre un traitement anxiolytique ou hypnotique (un somnifère). Rappelons que les antidépresseurs constituent un traitement curatif d’un état dépressif sévère et n’entraînent ni dépendance, ni accoutumance, ni effet « planant » et pour la plupart des molécules aucun effet sédatif. Les anxiolytiques et somnifères sont à l’opposé : ils entrainent sédation, fatigue, troubles de la mémoire, dépendance et accoutumance.

Chaque jour, je dois expliquer aux patients qu’il est important d’arrêter au plus tôt leur traitement anxiolytique mais au contraire de poursuivre leur traitement antidépresseur pendant plusieurs mois après la guérison de leurs symptômes. Dans la pratique, ils font tout l’inverse même après plusieurs rechutes secondaires à la non-observance de mes consignes.

Aux patients qui me demandent si les antidépresseurs vont modifier leur personnalité, je leur réponds que c’est leur état dépressif qui a modifié cette dernière et que la prise du traitement ne permettra que de retrouver leur état antérieur. J’insiste sur la nécessité de bien traiter un premier épisode dépressif pour maximiser les chances de ne pas rechuter plus tard dans la vie. Et pourtant, plus de la moitié des patients arrêtent leur traitement précocement, ne consultent plus et finissent par reprendre rendez-vous quelques mois plus tard à l’occasion d’une rechute.

Etre psychiatre en 2013, c’est aussi savoir expliquer que les remèdes dits « naturels » sont pas nécessairement efficaces et qu’il y a plusieurs siècles, avant l’avènement de la médecine moderne, la plupart des gens ne se portaient pas mieux que de nos jours et leur espérance de vie était bien inférieure à ce qu’elle est à présent. Sans parler de leur mort qui se passait bien souvent dans d’atroces souffrances. J’entends pourtant tous les jours : « au moyen âge, les gens se portaient mieux  et il n’y avait pas de médecine». Je ne crois pas que cette assertion soit vérifiée ! Chaque jour, je rappelle aux malades voulant se soigner par homéopathie que le principe de cette médecine alternative n’est pas de soigner par les plantes (confusion avec la phytothérapie)  et qu’elle n’a jamais démontré son efficacité. Mais chaque jour, on me dit que l’on préfère se soigner par homéopathie (dont le principe est de soigner le mal par le mal) plutôt qu’avec des médicaments ayant démontré leur efficacité par de véritables études validées scientifiquement.

Etre psychiatre en 2013, c’est expliquer aux patients qu’un psychiatre ne prescrit pas systématiquement des médicaments et qu’il n’y a aucun intérêt à le faire quand il n’y a pas d’indication avérée. Mais c’est aussi leur expliquer que face à un épisode dépressif majeur caractérisé et sévère, le seul traitement efficace doit associer psychothérapie et traitement antidépresseur. Il n’y aucune étude sérieuse ou aucune conférence de consensus qui dicte une autre attitude. Ceux qui prétendraient le contraire sont des charlatans qui abusent de la crédulité des gens pour leur vendre des traitements inefficaces.

Etre psychiatre en 2013, c’est être régulièrement perplexe quand, après avoir interrogé un patient sur ses antécédents médicaux, ce dernier vous répond « en quoi cela vous regarde-t-il ? ». C’est aussi savoir ne pas soupirer quand ce dernier patient finit par vous répondre et vous expliquer grossièrement la physiopathologie de chacune de ses maladies et à quoi servent chacun de ses médicaments.

Etre psychiatre en 2013, c’est régulièrement expliquer la différence entre les professions de psychologue et de psychiatre, rappeler que les psychiatres ne soignent pas que les « fous » et que, lorsqu’il s’agît de psychothérapie pure, les deux corps de métier ont les mêmes compétences et le même champ d’action.

Etre psychiatre en 2013, c’est aussi ne pas comprendre pourquoi certains patients vous appellent pour savoir si leur traitement psychotrope est compatible avec le traitement antibiotique prescrit par leur médecin généraliste parce que, tout simplement, ils ne souhaitent pas lui dire qu’ils prennent un traitement prescrit par un psychiatre.

Je terminerai en rappelant que je suis psychiatre depuis 15 ans et que je n’ai jamais vu de camisole de force dans toute ma carrière.

Chers lecteurs, si vous souffrez ou si quelqu’un de votre entourage souffre d’une maladie mentale, faîtes confiance à votre psychiatre. Il a fait 10 ans d’études (autant qu’un cardiologue) et a comme seule visée de soigner ses patients comme n’importe quel autre médecin.


 PS: Sigmund Freud n'était pas psychiatre mais neurologue.

10 comments:

  1. La psychiatrie n'existant pas comme discipline individualisée à l'époque, on ne voit pas vraiment comment Sigmund Freud aurait pu être psychiatre...

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  2. C'est la psychanalyse qui n'existait pas. La psychiatrie existait déjà...

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  3. Bonjour,
    Je ne suis pas forcément d'accord...
    Je suis autiste et soyons honnête, l'autisme n'est pas forcément un domaine sur lequel la psychiatrie "brille".
    "Être psychiatre en 2013" c'est aussi reconnaître les limites de sa profession.
    Bien cordialement.
    EQDD

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  4. Bonjour Monsieur,

    À toutes fins utiles et pour votre gouverne je vous prie de bien vouloir visiter mon blog MA SCHIZOPHRÉNIE RACONTÉE… à l’adresse http://ma-schizophrenie-racontee.blogspot.com et de me porter éventuellement la contradiction soit sur votre blog soit sur le mien. D’avance je vous en remercie.

    Croyez, Monsieur, à mes sentiments les meilleurs.

    Œdipe LA CHAISE

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  6. Être psychiatre en 2016 c'est faire des coercition illégitime sur des gens qui demande riens, ni leurs famille.
    Être psychiatre en 2016 c'est d'avoir fait ces études et même au bout de 10 ans d'exercice s'être jamais renseignais sur les nouvelles recherches.
    Être psychiatre en 2016 c'est croire en des observations qui ne sont objectif, car le psychiatre en 2016 croit qui ne peut pas croire, car être psychiatre en 2016 c'est être psychanalyste en 1940.
    Être psychiatre en 2016 c'est souvent avoir raté ses ECN.
    Être psychiatre en 2016 c'est ne pas respecté les recommandations de la haute autorité de santé sur la prescription de médicaments.
    ect

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  7. Être psychiatre en 2017 en France, c'est être psychiatre de l'étranger et venir excercer en France. Car on ne limite le nombre de place en fac de médecine alors qu'il y a bcp d'étudiant en France qui voudraient faire médecine. Les conséquence ? En 2017 on est suivi par des psychiatres qui viennent de l'étranger avec la mentalité de leur pays d'origine que l'on ressent à travers le pratique : orgueil abus de pouvoir mépris. ...qui subit? Le pauvre patient français qui paie ses impôts cotise auxorganismes de la sécu santé..mais à côté on lui propose des professionnel formé par des méthodes douteuses et dont on ne connaît rien de la qualité de leur formation. Les meilleurs médecins sont formes en France !! Pourquoi nous faire soigner par des ...????!!! Je m'inquiète et le désolé de ce que devient la France ...Merci les politiques

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  8. Simple et court : mon psychiatre me suit depuis 2003 année de mon hospitalisation et je ne regrette rien. Je suis aujourd'hui libre et très reconnaissant envers son travail et son soutien quotidien. Etre patient en 2017 c'est accepter la maladie et le fait qu'elle peut être soignée.
    Cordialement,
    Schyzoboy

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  9. Etre psychiatre en 2017...
    C'est faire preuve de respect, de bonté, d'humanité et de gentillesse dans sa pratique professionnelle aussi bien envers les patients qu'envers les professionnels avec lesquels on est amené à collaborer au quotidien
    Etre psychiatre en 2017...
    C'est faire preuve d'humilité dans sa pratique professionnelle et accepter la critique (constructive), la remise en question
    Etre psychiatre en 2017...
    C'est faire preuve de curiosité professionnelle et intellectuelle. Cela signifie promouvoir les débats, les réunions en équipes pluridisciplinaires. C'est accepter la confrontation des observations, des analyses, des préconisations.
    Etre psychiatre en 2017...
    C'est accepter les limites de la psychiatrie moderne et occidentale. En effet, la psychiatrie ne peut pas tout porter, tout gérer. La psychiatrie n'a pas les moyens nécessaires pour porter toute la misère du monde (misère psychologique et misère sociale de beaucoup de patients pris en charge en psychiatrie publique).
    Etre psychiatre en 2017...
    C'est accepter d'avoir choisi une spécialité médicale dénigrée, dévalorisée, souvent décriée, mais d'une telle richesse sur le plan humain...
    Brigitte

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  10. En phytothérapie, je trouve quelque chose de bon à partager ici avec toute personne souffrant de la maladie telle que le VIH, l’herpès, l’hépatite ou la maladie de Lyme chronique, la maladie de Parkinson, la schizophrénie, le cancer du poumon, le cancer du sein, le cancer colo-rectal, le cancer du sang, le cancer de la prostate Engographie familiale, Facteur V Leiden, Epilepsie, Maladie Desmoplastic, Cellule tumoral à cellules rondes, Maladie cérébrale, Maladie de Creutzfeldt – Jakob, ProgrèsSclérose, Convulsions, Maladie d'Alzheimer, Carcinome corticosurrénal.Asthme, Maladies allergiques.Aide au VIH, Herpé, Tocde, Glaucome, Cataractes, Dégénérescence maculaire, Maladie cardiovasculaire, Maladie du poumon.Autre prostate, Ostéoporose.Alzheimer,
    Démence.
    Le lupus aussi. Dr Itua m'a guéri du VIH et m'a donné l'espoir qu'il peut guérir tous les types de maladies que je croyais en lui.) Je fais de mon mieux, je suis parti pour un programme en Afrique de l'Ouest sur la mode sur un autre côté j'étais séropositif. Je traverse un village voisin pour consulter l'horaire de notre programme, puis j'ai trouvé une note indiquant: Dr Itua Herbal Center, puis j'ai demandé à mes collègues ce qu'il en était de cet homme appelé Dr Itua. Elle m'a dit qu'il était un spécialiste des herbes médicinales et qu'il pouvait guérir tous genre de maladie je me suis approché de lui et je lui ai expliqué que je suis un étrangleur là-bas, il m'a préparé des médicaments à base de plantes et m'a dit comment le boire pendant deux semaines. Quand j'arrive à ma chambre d'hôtel, je l'examine puis dit une prière avant de la boire sans savoir qu'après deux semaines, je suis allé faire un essai et j'ai découvert que j'étais négatif. Je lui ai couru pour le payer davantage, mais il a refusé et a dit que je devrais partager ses œuvres pour moi partout dans le monde afin que les personnes malades puissent voir aussi. J'écris beaucoup de choses sur lui cette saison et c'est ainsi que j'ai été guéri en buvant des médicaments à base de plantes du Dr Itua. Il est un homme attentionné au cœur de Dieu. Eh bien - tout ce que j’ai décidé a bien fonctionné pour moi et comment vous allez traiter ce nouvel aspect de votre vie. Vous n'avez pas à souffrir seul et vous pouvez demander de l'aide. Cela ne doit pas non plus être un démon constant, car vous apprendrez à connaître votre corps et vous-même d'une manière beaucoup plus profonde que la plupart des gens. Profitez-en, cela vous aidera à apprécier Africa Herbal Made.
    Coordonnées du Dr Itua.
    E-mail ... drituaherbalcenter@gmail.comWhatsapp Number .... + 2348149277967

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